Hommage au grand maître de la chanson chaâbi « Cheikh Amar Lachab » Samedi 09 novembre 2019 à 19h00 Au Théâtre National « Mahieddine Bachtarzi »

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Sous l’égide du Ministère de la Culture et dans le cadre de ses activités culturelles annuelles, L’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) rend hommage au grand maitre de la chanson populaire chaâbi «CHEIKH AMAR LACHAB » le samedi 09 novembre 2019 à 19h00 Au Théâtre national « Mahieddine Bachtarzi».
L’hommage débutera par la diffusion d’un film documentaire retraçant la vie et l’œuvre de « Cheikh Amar Lachab», s’en suivra un spectacle poético-musical (fi klamou kal chaer), la soirée se clôturera par un concert de chants chaâbi avec les artistes : « Nassim Bour, Mohamed Kadi et Nacer Mokdad ».

CHEIKH AMAR LACHAB
Figure emblématique du genre musical chaâbi, durant la moitié du XXème siècle, Cheikh Amar Lachab demeure l’un des interprètes du chant traditionnel les plus remarquables.
Cité comme celui qui a su garder très fidèlement la tradition du maître Cheikh El Hadj M’hamed El Anka, Amar Lachab n’a rien perdu de l’estime, de la considération et du respect que lui voue son public. Trente années d’exil en France n’ont, a aucun moment, altéré sa notoriété.
Né le 31 juillet 1932 à Bir Djebbah précisément à Dar Sidi Amar, situé à la Casbah d’Alger au sein d’une famille traditionnelle, mais aussi mélomane.
Deux de ses amis Mouloud El Bahri et Moh Kanoun découvrent en lui des qualités artistiques avérées . Ils l’encouragent et décident, avec lui, de former un groupe amateur. Au cours des soirées musicales ,Amar tiendra la derbouka tout en interprétant des chansons du patrimoine de musique chaabi qu’il écoute des chaikh El Anka , Mrizek et Khelifa Belkacem .
Par l’intermédiaire du poète Sid Ahmed Lekehal, il arrive à décrocher une tranche de diffusion sur les ondes de Radio Alger en 1953. La chanson s’intitule « âla erressoul el hadi », Quelques jours plus tard, il est rappelé à la radio, cette fois-ci sous la direction de Cheikh El Hadj M’hamed El Anka.Il interprète « Sidna Brahim El Khalil » qu’il affectionnait tout particulièrement.
Avec ces deux chansons ,Amar Lachab réalise un coup médiatique important. Son nom est déjà sur toutes les lèvres.Il a appris à jouer du mandole qu’il manie avec une dextérité.
Ce succès attire inéluctablement un éditeur de disque. Il s’agit de la maison d’édition Dounia avec laquelle,il finalise son premier disque 78 tours ayant pour titre « Bellah ana barkani » dont il est l’auteur et le compositeur. Il signera plus tard « Seghier ouana chibani » qui a bien marqué ses débuts
Il a déjà, à cette date, un répertoire assez riche qu’il interprète lors des fêtes et cérémonies familiales. Des poésies du terroir
Demeurant modeste, il va enrichir ses connaissances au conservatoire municipal d’Alger, chez son maître El Hadj M’hamed El Anka qui dirigeait un cours de musique chaâbi. Cette formation lui sera d’une grande utilité et le contact avec le maître encore plus, puisqu’il va l’encourager personnellement. Parmi tous les élèves, Amar Lachab sera le préféré du cheikh.
C’est en 1959 qu’il signe chez Pathé Marconi son grand succès « ya Belaredj ya touil el gayma » (ô cigogne au long cou). Ce méga succès sera repris, plus tard, par Fadila Dzirya, avec laquelle il entretiendra des rapports amicaux et artistiques très privilégiés. C’est lui qui lui écrit et compose « Ya rabi sehalli zora », « Ya h’kim aâzem », « Sbab el hob el gheddar », « El fal el ezzine » qui seront accueillis très favorablement par le public.
Au lendemain de l’indépendance, Cheikh Amar Lachab connaîtra Mahboub Safar Bati avec lequel il tentera l’expérience de la chansonnette. Un grand tube le propulsera au firmament de la célébrité : « Nest’hel el kia » (je mérite cette cautérisation), un titre avec lequel il décroche le grand prix du 1er festival de la chanson algérienne qui a lieu au théâtre de verdure d’Oran en juin 1966. El Hachemi Guerrouabi et Boudjemaâ El Ankis se partageaient les deuxième et troisième places.
Mahboub Bati lui fournira d’autres titres : ce sont « Hasdouni hata fi chemaâti », « Ya bled Abdelkader » entre autres.
Il collaborera, également, avec Mustapha Toumi, auteur de la célèbre œuvre « Sobhane Ellah Yaltif » qui lui écrira « ki lyoum ki z’mane » (comme aujourd’hui comme autrefois).
L’écoute de ses différentes productions, laissent apparaître son penchant pour le verbe traditionnel, moraliste qui exprime le droit chemin à caractère religieux et social. Il énonce le bien et le mal de la société avec des mots, des mélodies et une interprétation tout à fait propre à lui, celle d’un homme sensible à l’extrême, lacéré par le courant de la vie. Les membres de son orchestre qui l’ont soutenu et encouragé durant une grande partie de sa carrière sont eux aussi de grands virtuoses comme Dahmane El Harrachi, Mahboub Bati, Rahma Mabrouk, Ahmed Medjdoul, Abdelghani Belkaid, Sahel Ali dit Sidah parmi ses compagnons les plus proches.
Cheikh Amar Lachab a réalisé une trentaine d’enregistrements à la radio et autant à la télévision. Il compte aussi une soixantaine de disques tous supports confondus. Il prend en 1975, une décision importante, celle de vivre à Paris.
la 4ème édition du festival national culturel de la chanson chaâbi lui rendra en sa présence un hommage reconnaissance pour ses grandes qualités artistiques.

Le directeur général
Abdelkader Bendamèche